Couleur...Coquelicot

Il est seul, là, à attendre, à espérer. Il n’aime pas être cueilli sinon il se fane et tombe dans l’oubli .

Que serait un champ sans lui ? Que serait le blé sans du rouge qui le touche, l’effleure, le ferait presque rougir.

Il nous surprend par sa grâce, sa fragilité et sa tenue. Il se laisse tout doucement approcher mais ne résiste pas aux tempêtes. Il a la fragilité d’un début et pousse vers le ciel sans vouloir attraper les étoiles.

Humble et vigoureux à la fois, il est le compagnon d’une saison, celle qui revient toujours mais nous surprend sans cesse.

Compagnon de route, il saute t’écouter et entendre ton cœur battre au renouveau, à la surprise du jour.

Il ne plie que s’il y est contraint et résiste aux mains qui voudraient l’arracher.

Petite fleur des champs qui accompagne nos jeux de mains. Il devient alors voyeur et rougit aux soupirs.

Il se fera alors douceur et les mains pourront toucher ses délicates pétales qui, tel le velours les réchaufferont et les animeront de désir.

Fermer les yeux pour mieux le voir. Écouter le vent se faufiler entre ses douces oreilles et le laisser emplir la nature d’une onde de joie.

Partager une balade en le cherchant, le compter et le conter aussi.

Imaginer qu’il sera à nouveau là après l’hiver blanc et le laisser partir quand les feuilles tomberont.

Il est discret et ne souhaite qu’être regardé sans admiration exagérée. Être simplement un élément qui se fond dans un paysage, sur une toile , au fond d’un regard.

Tu sauras lui parler lorsqu’il te surprendra au milieu du champ de blé, celui de ton enfance envolée, celle que tu portes dans ton cœur d’enfant.

Sa main te le glissera pour quelques heures dans tes cheveux mal coiffés et tu sauras alors qu’il est différent.

Chut, ne parle pas trop fort, ne le brusque pas. Approche simplement tes doigts et caresse le avec tes yeux.

Il sera là demain, sur ton chemin, à te regarder aussi, à t’attendre peut-être.

Un chemin sans fleurs, c’est un chemin vide d’espoir.