Couleur...Oiseau

Il attendait, avec impatience, frémissement d’ailes, ce petit instant où il pourrait à nouveau voler vers l’infini, sans contrainte, ni peur.

Mais peur il y a parfois quand l’inconnu se mêle à l’incertain, quand les bruits ne sont plus tout à fait les mêmes et que des angoisses surgissent.

Le ciel sera-t-il celui d’hier ? L’infini se conjuguera-t-il encore avec adrénaline ?

Il frémit à l’idée que peut-être que non, peut-être que ce monde qui se réveille n’est plus celui qu’il aimait à survoler…

Partir alors…fuir ce ciel qui s’est obscurci de trop de nuages.

Déployer plus largement ses ailes encore, respirer à plein poumon cet oxygène qui manque à l’humanité, s’envoler vers des lendemains que tu dessineras, choisiras, aimeras.

Il n’est peut-être pas si loin cet ailleurs qui te ferait à nouveau sourire. Il y a certainement encore des choses à découvrir, des lieux à aimer, des prairies à découvrir, des forêts à te surprendre.

Il y a ce lendemain qui est là, à portée d’aile.

Pouvoir encore rire de rien et de tout, ne pas se masquer d’indifférence et de peur, d’angoisses et de questionnements.

Ouvrir sa bouche et crier au monde que la vie est éphémère  et qu’elle demande aussi une prise de risque.

Pialer son bonheur, celui de respirer et d’aimer, celui de choisir surtout.

Choisir la vie plutôt que la crainte, choisir de partir plutôt que de tendre le dos, choisir de sourire plutôt que de haïr.

Tes ailes se déploient vers ce nouveau monde que tu souhaites, espère, dessine.

Il est temps aujourd’hui de le dire, de le saisir et de laisser derrière toi la pauvreté des richesses matérielles.

Ta robe est jolie, tes cils soyeux, ton chant magnifique. Ne laisse pas la bêtise et la cruauté les emporter, les anéantir.

Tu sauras te laisser guider, tu comprendras que le ciel t’offre l’infinie certitude que tu peux y parvenir.

Vole mon ami l’oiseau, emporte avec toi un peu de moi, un peu de cette humanité qu’il me reste pour en multiplier la sagesse et propager cela là et là-bas aussi.

Tu seras mon guide, mon sage, mon repère.

Alors je te rejoindrai, quand mes ailes se seront ouvertes, sans plus aucune peur, sans plus aucun regret.

Laisser derrière soi ce qui pèse, ce qui annihile, ce qui tue.

C’est peut-être l’heure…

Tu me regardes, tu voudrais me dire sans brusquer, sans éclat.

Je suis là, à te regarder, encore et encore, à t’écouter , à t’aimer.

Ne t’envole pas…je suis prête à voler aussi.