Couleur...Besoin

Envie de douceur et de couleur. Besoin de parfum et d’embruns.

Etre ici mais avoir la tête là-bas. Penser à toi puis t’oublier.

Ne plus croire mais espérer. Rêver et glisser doucement, lentement vers toi, vers lui, vers nous.

Ne pas savoir, douter et aimer que ce doute s’immisce dans ton cœur et dans ton âme qui chante quand elle a la tête tournée vers les nuages, quand un air t’emporte au diapason.

Chanter à en perdre la voix, courir à travers le bois qui sommeille encore, s’allonger au milieu du champ qui s’orne de couleurs, celles qui te feront à nouveau aimer.

Mettre une robe qui s’envole au vent lorsque ta tête est emportée de ce tourbillon de rires qui te va si bien.

Oser les couleurs là et là aussi.

Mettre un peu d’infini dans ce monde si carré, si triste dans sa course effrénée contre le temps.

Pourquoi ne pas s’assoir maintenant ? Pourquoi ne pas arrêter le pas qui va toujours plus vite pour écouter ton cœur battre. Ecoute, il a des choses à te confier. Il te fera pleurer mais il sera demain à nouveau vidé du superflu et de l’artifice qui s’empare de toi pour que tu ne chantes plus, que tu oublies la danse, que, même tes rires soient programmés .

Fuir un jour, un mois, des années…courir à perdre haleine en criant et en chantant.

Elle voulait être nue et danser au son de ta guitare dans cette rue où passent des inconnus qui s’arrêtent et admirent l’amour qui jaillit d’eux.

Alors tu sauras que c’était cela, que la vie ne mérite d’être vécue que pour cela.

Qu’il faut oser et le dire, qu’il ne faut pas se taire et attendre demain.

Demain ne vient pas toujours. Parfois il te jouera des tours et te fera oublier qu’un jour tu aurais pu, tu aurais dû.

Vivre maintenant et laisser la réussite sur ce trottoir gris et terne.

Ouvre les yeux, demain tu n’auras plus la force.

Demain c’est toujours un peu trop tard quand on veut être heureux.

Ta robe aura perdu ses couleurs et ta voix sera voilée de tristesse d’avoir trop attendu.

Il y a toujours une chanson à écouter et une danse à apprivoiser quand on veut s’approcher du bonheur.

Il est fragile, éphémère mais peut revenir, te surprendre encore si tu rêves encore comme l’enfant que tu étais.

Rester humble face à l’arbre qui t’apprendra et te surprendra de connaissance.

Demeurer celle que tu es, ne pas jouer un rôle qui est toujours mauvais quand le temps te rattrape et t’enchaine dans tes certitudes devenues tes barreaux, tes chaînes.

Lever les yeux au ciel, respirer le peu d’oxygène qu’il reste encore sur une terre massacrée par les fausses richesses d’hommes devenus monstres.

Se faire tout petit face à l’animal qui hurle sa peine de ne pas être compris et qui sait pourtant plus que le chasseur devenu bête féroce.

Il faut de l’humilité et de la sagesse pour ne pas sombrer et devenir cet autre devenu calculateur et profiteur.

Rester soi dans sa robe colorée et continuer à chanter et à rêver.

Si demain ce rêve devenait l’avenir, alors elle chanterait encore…