Couleur...Autre monde

Ce matin-là, elle se surprend à rêver, à espérer…et si ce nouveau monde qu’elle avait imaginé, désiré, dessiné petite fille, se réveillait, jaillit sur les cendres d’un virus qui les aura littéralement scotchés au sol pour qu’ils se relèvent unis et enfin prêts à laisser derrière eux ce qui brille, qui crie et qui détruit.

Tu vois, nul besoin de courir, de se précipiter sur ta messagerie , d’attendre la date des soldes, d’avoir peur de louper le réveil, de réveiller ton petit qui dort à poings fermés, de ne plus avoir d’envie, d’espoir.

Ne plus attendre vendredi et crier youpi pour finalement être déprimé quand dimanche soir sera là et que tu prépareras ta belle tenue pour que les collègues ne pensent pas que tu n’as que ça à te mettre.

Ouvrir ta fenêtre et ré entendre les oiseaux qui s’agitent et crient au monde que l’humain lui redonne enfin une place dans sa journée.

Sentir le véritable parfum d’un magnolia qui n’a que faire de ce méchant qui rôde et qui revit comme à chaque mois de printemps.

Regarder l’eau limpide qui coule et redonne sa pureté aux arbres et aux fleurs.

Ne plus entendre des klaxons inutiles qui s’affolent parce que l’heure c’est l’heure, qu’il faut aller gagner de l’argent, éblouir, séduire, mentir pour que ton compte en banque ne soit pas rouge .

Acheter ça et puis ç a aussi, être heureux 10 minutes puis rentrer chez soi, être seule et s’avachir dans un canapé qui connaît même plus la légèreté des baisers et des câlins parce que trop fatigué pour .

Redécouvrir qu’un livre c’est du bonheur en cascade, que l’image et le son ne remplaceront jamais l’imaginaire et le rêve. Tourner les pages, se surprendre à s’attacher à des personnages qui vous transportent dans leur monde.

Te souviens-tu qu’ hier il fallait être cravaté, bien parlé et être politiquement correct pour être aimé , copié voir adulé.

Regarde aujourd’hui qui sont les femmes et les hommes debout, des petites mains travailleuses, des personnes capables de travailler des heures en continu sans demander plus, des gens qui tendent la main, qui offrent un sourire sans en attendre en retour une prime, des mots , des petits mots de rien et qui font tout. Regarde les, ne les oublies pas, imprègne toi de leurs regards justes et qui considère l’autre comme égal et non comme un objet  qu’on utilise puis qu’on laisse tomber quand l’heure est venue de la gloire.

J’en ai tellement rêvé de ce monde-là, sans artifice, proche de Dame Nature

Il ne faudra pas oublier, ne pas reprendre ces mauvaises habitudes qui ont déshumanisé l’homme, continuer à tendre des mains et à être solidaires.

Fuir la surconsommation, prendre soin du pauvre et de l’agriculteur, aller cueillir ses fraises quand les beaux jours seront revenus, ne plus se bousculer dans des surfaces dites grandes mais qui sont si méprisantes et  nous rendent esclaves d’un système de mauvaise consommation.

Il nous faudra ensemble poursuivre nos efforts pour que demain ne redevienne pas hier, pour que chacun trouve sa place mais ne se renferme pas, pour que l’unité soit une valeur et non une une notion éphémère.

Ce monde-là peut être demain…

J’y crois encore.