Quand l’école de la République exclue, juge, condamne,…implacable, décidée, ferme...

Quand l’école de la République exclue, juge, condamne,…implacable, décidée, ferme et tueuse, le terme est fort, la peine l’est autant.

Fi des explications, des regrets, des doutes, des incertitudes, des questions, des incompréhensions de l’élève qui s’installe nerveux, impressionné ( alors qu’on le décriera comme n’ayant peur de rien ) face à une assemblée d’adultes très sûrs d’eux, du bon côté, prêts à juger ( si ce n’est déjà fait, j’y met un peu d’espoir que non, peut-être…), en proie aux larmes, à regarder ses parents, à implorer de l’aide même si…oui , même si il a ( un peu, parfois un peu plus) enfreint le règlement, qu’il a été insolent ( une fois, deux,…), qu’il est turbulent ( est-ce un crime que de l’être à 13 ans ?), qu’il cherche pourquoi il est là, pourquoi il doit répondre à tous ces adultes qui n’auront de cesse durant une, deux, trois heures, de chercher ce qui n’allait pas, ce qu’il ne fallait pas faire, ce qu’il regrette, ce qu’il pense, etc, etc…

Petit à petit l’horloge tourne, le temps défile pour l’emmener vers la sortie, là où tous ces adultes bien pensants ont finalement envie qu’il aille, pour respirer, pour ne plus avoir à supporter cet élève si dérangeant, cet adolescent qui n’a pas intégré les codes, ce futur délinquant ( personne ne le dit mais tout le monde le pense, non ?) qui n’a pas sa place ici , avec eux , avec les autres . Est-ce cela l’ Ecole de la République ? Est-ce donc notre rôle d’exclure ?

Est-ce bien là des personnels de l’éducation qui démissionnent à la moindre embûche parce-que c’est si difficile, parce-qu’on n’a pas choisi ce métier là pour cela . Pourquoi êtes-vous là alors ? Pour inculquer un savoir sans se poser les réelles questions , pour ne pas être au service de tous, même et surtout les plus démunis, les plus en besoin .

Je ne me reconnais pas dans cette école là, je ne me reconnais pas dans ce tribunal qui ne prononce que des peines lourdes…EXCLUSION DEFINITIVE, le couperet tombe, est tombé, par trois fois cette semaine dans un petit collège de REP…l’élève s’en va, les adultes sortent et rentrent chez eux. Qu’a –t-on fait pour lui ? Quel message ? L’école exclue, la société va bientôt le rejeter, avec un goût amer d’échec dont on ne se remet jamais tout à fait , même si un jour la chance te sourit…une fabrique à rejetés, à exclus , à mener à la rue, ce lieu implacable aussi où tu apprends certes mais où tu meurs aussi.

Va-t-on continuer à les rejeter ainsi ? A dire que les jeunes ce n’est plus ce que c’était…allons, réagissons, reprenons l’histoire. Platon écrivait déjà sur l’excessivité de la jeunesse…combien de jeunes depuis, combien sont devenus Hommes et ont fait notre Histoire.

Adaptons-nous , écoutons-les, ils ne sont pas démunis d’intelligence, de créativité, d’ambition. Ils sont jeunes, emplis d’espoir dans une société qui les mets à son ban.

L’école de la République n’a pas le droit de rejeter ainsi sans aucune remise en question.

« La jeunesse a toujours raison, qui l’écoute est sage « Stefan ZWEIG